Le diocèse en jumelage

Jumelage Albi - Tamatave

Un peu d’histoire

D’après les archives, Henri de SOLAGES a été nommé Préfet Apostolique de l’Ile de Bourbon (actuellement Ile de La Réunion), de l’Océanie, de Madagascar ainsi que les Iles du Pacifique en date du 17 août 1829. Il avait un désir ardent de travailler à Madagascar, et avait alors obtenu un poste dans la Grande Ile au mois de septembre de la même année. Arrivé à l’Ile de Bourbon le 7 janvier 1831, il est suivi par l’Abbé DALMOND.

Dans l’aube du mardi 17 juillet 1832, il arrive à Tamatave. Il a été très mal accueilli. Arrivé au petit matin, ce n’est que très tard dans la soirée qu’il peut s’abriter dans une petite cage pour y dormir à même le plancher. Il tomba malade est fu rapatrier sur l’ile de Bourbon.

Malgré sa solitude, Mgr Henri ne perd pas espoir. Arriver le plus tôt possible à Tananarive est sa principale préoccupation. Il pense ensuite entrer en pourparlers avec la Reine RANAVALONA I afin d’ouvrir une école pour les jeunes filles Merina. Il souhaitait que cette institution soit dirigée par les religieuses de Saint Joseph de Cluny. Il a alors écrit une dépêche au père DALMOND, demandant à ce dernier de contacter la Mère Supérieure de la congrégation. Le problème, est que Mgr Henri de SOLAGES ignore totalement la xénophobie de RANAVALONA I envers les Français. Il compte sur une convivialité et une approbation de la part de la Reine pour mener à bien son projet.

Mgr Henri de SOLAGES a dû faire face à différents problèmes, mais Mgr SOULAGES ne démérite pas. Il insiste en envoyant directement des lettres à la Reine RANAVALONA I, il ne recevra jamais de réponse. La première a été postée le 21 juillet 1832, accompagnée de celle de  Mère Rosalie JAVOUHEY supérieure d’une congrégation à Saint Denis de la Réunion. Les nombreuses lettres envoyées on fait courir de nombreux bruits et inquiétudes au sujet de Monsieur SOULAGES.

A la suite de cela la Reine, somme le retour immédiat de Mgr Henri de SOLAGES sur Tamatave et contacte Monsieur le Gouverneur qui était son représentant. Ce dernier avait déjà été avisé par la Reine de renvoyer cet étranger dans son pays aussitôt qu’il retrouve la santé. Mgr Henri de SOLAGES attend en vain une réponse favorable à ses lettres. Faute de réponse, il décide
de partir pour Tananarive : « Plutôt mourir que de rebrousser chemin ». Il est hélas capturé et ramené à Andovoranto ou il attrapera le paludisme et en décèdera le 08 décembre 1832.

La ténacité et le dur labeur montrés par Mgr Henri de SOLAGES n’ont pas échappé à ceux qui l’avaient connu. Ainsi ses souffrances n’étaient pas veines, quelques fidèles catholiques gardaient vivant le message qu’il avait transmis. C’est comme cela que le Père CHESNAY fut nommé Visiteur Apostolique à Tamatave le 19 août 1873. 

Un père de la foi catholique pour Madagascar 

Sa spiritualité

Henri de Solages s’inscrit dans la grande mouvance missionnaire du XIXème siècle, qui animait la France avec la congrégation du Saint-Esprit ou encore les sœurs de l’Immaculée Conception fondée par Saint Emilie de Villeneuve. Pourtant ce n’est pas en tant que religieux qu’Henri de Solages part en mission mais comme diocésain.

Sa spiritualité toute centrée sur le Christ est tournée vers l’Eglise et les nations païennes. Sa figure ressemble à l’élan missionnaire de Saint Paul allant prêcher l’évangile au risque de sa vie, connaissant la prison et finissant martyr. Henri de Solages veut répondre à l’appel du Christ : allez de toutes les nations, faites des disciples et baptisez les ! 

Pèlerinage à Andovoranto

Depuis des années, les malgaches font mémoire d’Henri de Solages en se rendant sur le lieu de son martyr à Andovoranto le premier dimanche du mois de décembre. Henri de Solages était mort un 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Ce pèlerinage est honoré par une nuit de prière se clôturant par une célébration d’une messe présidée par l’évêque de Toamasina. En 2014 une église fut construite et bénie par l’archevêque de Toamasina, Mgr Désiré Tsarahazana et l’archevêque d’Albi Mgr Jean Legrez, et le Nonce Apostolique Mgr Nugent présent pour l’occasion. 

Encore aujourd’hui

Le jumelage s’inscrit de plusieurs façons notamment avec la présence de la délégation albigeoise durant le pèlerinage d’Andovoranto, ainsi que des aides financières pour l’aménagement du lieu ou dans le parcours de certains prêtres. Des nouvelles sont également transmises entre les deux diocèses afin de garder un réel lien sur les différentes newsletters web. A la RTCM Masôva, l’émission Rayon de Soleil en collaboration avec RCF d’Albi fait connaitre les évènements des différents diocèses via les voix des journalistes. Afin de rendre encore plus vivant ce partenariat, les commissions ont veut de réaliser d’autres collaborations durant les prochaines années. 

«  Le jumelage ça nous rapporte beaucoup, notamment au point de vu relationnel […] ce sont tout d’abord de nombreux échanges qui nous enrichissent. En s’échangeant des prières chaque mois, nous prions pour eux et eux prient pour nous. On se porte dans la prière ! »

– Père Joseph Didona, président de la commission Tamatave – Albi