CENTRE CATECHETIQUE D’ANTSIRAMANDROSO

Ce que tu m’as entendu dire en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes dignes de foi qui seront capables de l’enseigner aux autres, à leur tour. 2 Tim 2,2

C’est une véritable renaissance que vit le centre catéchétique du diocèse, situé à 25 km de Tamatave en brousse, dans le village d’Antsiramandroso. Et il ne laisse pas indifférent. La petite communauté, composée de 2 prêtres, un diacre et de séminaristes, est bien soudée et dévouée : chacun donne le meilleur de lui-même pour former chaque année 12 couples venus des villages les plus reculés du diocèse. Ils pourront ensuite assurer la responsabilité et la vitalité de leur communauté de village. La formation dure 10 mois et aborde différents thèmes comme l’histoire de l’Eglise de Madagascar, la liturgie, la pédagogie de la transmission de la foi, l’éducation en famille, l’hygiène, …

Le Centre de formation des catéchistes à Antsiramandroso, est donc un lieu essentiel pour le diocèse pour soulager les prêtres trop peu nombreux pour la population à desservir (75 prêtres pour environ 1.481.000 habitants parmi lesquels 32% sont catholiques).

La difficulté de l’évangélisation est compliquée par l’inexistence des infrastructures routières accédant aux localités rurales : souvent, il faut des jours de marche pour y arriver ; plusieurs communautés reçoivent donc la visite d’un prêtre seulement une fois par an.

Face à ce grand vide, il faut donc mettre en place dans chaque petite église de brousse, un couple de catéchistes bien formé pour diriger la communauté tant au niveau pastoral qu’au niveau du développement. C’est la raison d’être du Centre St-Vincent de Paul, car en parallèle de la formation catéchétique, les hommes reçoivent une formation en menuiserie et les femmes en couture afin d’assurer un complément de revenu et pourquoi pas former également des habitants de leur village. Les catéchistes prennent en effet cet engagement en couple, et seront totalement bénévoles de retour chez eux !

22 ème Promotion

En plus de ces activités, une bonne part de l’emploi du temps est occupée par le travail agricole : défricher, semer/planter, traiter, récolter… de nombreux hectares de terre ne demandent qu’à être utilisés ! Un élevage de poules est en train d’être mis en marche, un bœuf et une vache ont déjà donné naissance à un veau, à tout point de vue, la vie jaillit et grandit, c’est tout simplement… très beau.

En 1963, la Congrégation Montfortaine a bâti un centre de promotion rurale destiné pour les couples, centre confié au père Samuel Malo, disparu tragiquement dans un guet-apens à Madagascar, le jour de Pâques 1994.

Ce prêtre originaire de Loire-Atlantique (France), ordonné en 1958, a rapidement rejoint Tamatave, où il a tout d’abord appris le malgache, passeport indispensable pour exercer ses fonctions de missionnaire.

Tour à tour il est vicaire d’un poste missionnaire, d’une paroisse urbaine avant d’être Supérieur de la délégation des Montfortains de Madagascar. A la fin de son mandat il prend comme résidence Antsiramandroso. Samuel Malo travaillait d’arrache-pied et avec fougue pour le bien être des paysans Malagasy. On peut dire qu’il était amoureux de Madagascar. Son objectif est de former des moniteurs pour accompagner les agriculteurs de brousse, comme le rappelle le frère Jean-Pierre Calvez, compagnon de brousse durant quinze ans. Il évoque aussi sa réussite dans les méthodes de plantation et de production de riz, « Sam, c’était quelqu’un. »

Le père Jean-Marie Helpa, témoin de l’œuvre du père Samuel Malo, souligne aussi « son geste si attentif aux besoins des plus pauvres et dans les plus petites choses ».

Le 29 Mars 1994, Samuel Malo a été sauvagement assassiné à bord de son véhicule par ses ravisseurs. Le mobile du crime était de prendre possession de son auto.

Le centre a alors été transféré à Tamatave pendant une vingtaine d’années, avant de rouvrir à Antsiramandroso sous l’impulsion de Mgr Désiré Tsarahazana et avec l’énergique implication du père Bel Thierry RAFANOMEZANTSOA.