Qui aurait pensé que dans une maison où cohabitent des religieuses et des personnes malades ou handicapés, la joie soit si présente ? Pourtant si vous poussez la porte vous serez accueilli par le rire de Sidonie, les bras ouverts de Ratso, la poigne ferme d’Onezime et le sourire de toutes les sœurs !
En apparence infirmes, les occupants de cette maison enseignent le plus important aux infirmes du cœur que nous sommes : l’amour. Ici il n’y a pas besoin de prouver son importance, il suffit d’être. Le quotidien ne présente rien d’extraordinaire entre le ménage, la lessive des montagnes de linges, les repas, les soins d’hygiène ; cela force l’admiration pour ces religieuses dévouées corps et âmes qui répètent inlassablement les mêmes actions en chantant ou riant. Mais elles ne sont pas seules ! En effet chacun participe à « la vie de famille » selon ses capacités, ainsi Delin ferme les volets, Claudine aide au ménage et aux changes, Odile porte les assiettes… Cette organisation est une parfaite application du principe de subsidiarité qui veut – selon la doctrine sociale de l’Eglise – que chacun participe à la vie de la société à la mesure de ses moyens. La dignité de ces personnes est ainsi reconnue.
C’est peut-être en raison de cette grande simplicité que plusieurs « amis de la maison de la Charité » viennent donner quelques heures pour aider à la cuisine, aux lessives ou à l’entretien. En échange on ne reçoit nul jugement mais une simple reconnaissance pour le service rendu. Bravo et merci à ces personnes de l’ombre sans qui le foyer tournerait difficilement.
Récemment un événement marquant est survenu : un samedi les sœurs ont trouvé devant leur porte un petit abandonné … ou confié par des parents certainement dépassés qui ont préféré un foyer d’amour pour leur fils plutôt qu’une issue plus violente. Recueilli en plus de toutes les personnes présentes, ce petit n’a pas d’âge ni de nom. C’était le jour de la Saint François Xavier, le voilà rebaptisé ; ses petites quenottes sont alignées, on en a déduit qu’il compte au moins un an. Je souhaite à cet enfant qui ne peut tenir sa tête et supporte une colonne vertébrale toute molle de trouver une seconde famille dans cette maison auprès de la bienveillance maternelles des sœurs.
Les habitants du foyer apprécient énormément la musique et la danse ainsi Anniejah, une artiste aveugle a accepté de venir chanter rien que pour eux : il fallait voir Sylvano l’accompagner en dansant, Piera se trémousser dans son fauteuil et le sourire qui planait sur les visages, quel beau moment partagé.
Si vous êtes déjà pris de sympathie pour ces infirmes au grand cœur et ses admirables religieuses, n’hésitez pas à venir goûter la joie de ce foyer. Bien sûr d’autres orphelinats et œuvres similaires à Tamatave sauront tout aussi bien vous faire partager ces vrais trésors de la vie !